Elle lève les bras. Sur la plage, il n’y a plus grand monde. Le mois de septembre a ratissé le sable et les vacanciers avec. Il se tient assis, les bras croisés sur ses genoux. Elle lui lance un sourire franchement mignon. C’est un soir de vagues violentes. Elles éclatent bruyamment avant d’être aspirées par la marée montante.
Elle hisse ses mains vers le ciel. Quelques familles rangent serviettes et parasols. Des couples se promènent le long du rivage. Sa bouche pousse ses pommettes vers ses yeux malicieux. Ses lèvres tendues jusqu’aux oreilles et ses dents blanches illustrent la béatitude. Il l’observe, émerveillé.
Le soleil se cache sous des nuages blancs. Bientôt, il se jettera dans l’horizon. Elle recule d’un pas, prend de l’élan en maintenant ses bras en l’air. Elle porte une culotte blanche et un tee-shirt ample. Une brise de vent s’interpose. Il devine un nombril dissimulé sous le voile qui danse au rythme des petites bourrasques.
Deux pas furtifs, puis elle envoie ses bras tendus vers le sable. Ses pieds traversent les nuages. Le tee-shirt léger descend jusqu’à son cou. Ses longs cheveux touchent le sable. Il sourit à son tour, voit ses seins suivre l’appel de l’apesanteur. Elle termine la boucle et ses pieds rejoignent le sol.
Elle se redresse, frotte ses mains pour enlever le sable. « Voilà », chante-t-elle. Satisfaction anticipée ou plaisir ininterrompu de l’instant, elle sourit encore. Il acquiesce, regarde au loin. Elle s’assoit à ses côtés. Pas de pudeur ni d’égarement à signaler. Pas de sentiments en particulier. À cet instant, règne la liberté. C’était une seconde, c’était une éternité.