Mes rêves de jeune fille-bébé dessinent un rayon vert, puis une lueur sur un monde inconnu. Des branches dans la nuit dansent au gré du vent. Le jour se lève sur des enchaînements de bras qui m’étreignent et me déplacent comme un oreiller en plumes. J'absorbe ce flot sans pouvoir m'y soustraire.
Mes rêves de jeune fille-enfant guident mes pas vers un horizon trop court. Quelque chose creuse en moi un sillon de vide que mon souffle veut remplir à chaque inspiration. L'air ne me suffit pas. Je cherche une matière joyeuse, un nuage de bonheur à chaque battement de mon cœur, que le plein d'un orage déchirera d'un coup de foudre.
Mes rêves de jeune fille-ado s'agitent dans tous les sens. Ils courent après le temps, sautent en l'air pour toucher le sommet de l'absolu. Grandir développe mon appétit. Je désire l’insatiable en ayant peur de mourir de faim. L'univers n'a peut-être pas la force de remplir mon monde. J'en demeure silencieuse, mystérieuse, mélancolique.
Mes rêves de jeune fille-adulte n'ont rien perdu de leur superbe. Ils rejettent la satisfaction et ne convoitent que la perfection. Mon âme s'enrichit mais mon sillon se creuse. Je n'abandonnerai pas, je ne cesserai jamais d'avoir envie. Plutôt mourir qu'assassiner mes utopies.
Mes rêves de jeune fille s'évaporent au réveil. Je redeviens ce jeune homme au visage serein et aux peurs solides. J'enfouis mes vertiges au fond de moi, là où se trouvent les rêves endormis de cette jeune fille qui me hante chaque soir.
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